Les visages singuliers de Bernard Briantais
Bon, autant dire tout de suite qu’avec Bernard Briantais, la déjante est au rendez-vous. Et principalement à travers le grand ballet aux mille visages, dont il nous invite à parcourir les bien étranges physionomies. Car c’est au pluriel que l’artiste décline ici son art singulier.
Pour nombre de ses oeuvres, Bernard Briantais commencé par récupérer de vieilles cartes IGN du siècle précédent, dont il se sert de trame. En suivant alors des routes imaginaires, son crayon trace des itinéraires improbables. Mais qui, dans leurs incessants allers et retours, et sous une forme d’écriture automatique, finissent par former nez, bouches et autres paires d’oreilles. Et c’est en plein dans le buffet, qu’on prend alors son art brut. Dans certaines de ses œuvres, la multitude de têtes rassemblées fait songer aux truculences des foules d’humains de James Ensor. Intentionnellement ou non, les compostions prennent alors la forme d’une certaine satire sociale. Ou tout au moins, Bernard Briantais dote-t-il ses congénères d’un bon grain de folie. Mais une folie plutôt douce au demeurant, car le peintre semble finalement porter un regard débonnaire sur ses créatures.
Jusqu’au 30 mars,
galerie Antireflets 2, place Aristide-Briand.